EN SOUVENIR

 

BRADDOCK

  1. Puce


  1. PuceBraddock  aujourd’hui décédé est arrivé sans crier gare à la maison. Je passais devant une animalerie et puis tout à coup, le coup de foudre! Sans attendre, je l’ai ramené à la maison, toute fière de mon achat alors que je n’avais demandé la permission à personne.

 

La vendeuse au magasin était très surprise, cela ne faisait même pas quelques jours qu’il était là. Mes enfants n’ont pas été aussi séduits que moi à leur première impression : « mais maman, qu’est ce qu’il a des grandes oreilles », « c’est quoi ce foulard qu’ils lui ont mis, ça lui va très mal. », « il est laid, tu aurais dû nous laisser choisir » et ainsi de suite… mais l’espiègle Braddock au même titre que son foulard, devait séduire aisément leur cœur par la suite. Après un bref conciliabule, nous avons décidé de son nom, Braddock, comme James J. Braddock, boxeur américain devenu le champion du monde des poids lourds durant la grande dépression. Comme son homonyme, notre chat avait d’énormes pattes et il ne tarda pas à dépasser notre vieux matou en taille et en hauteur. C’était un incorrigible glouton, il était possible de lui faire faire toutes les cabrioles possibles pour l’obtention d’une simple gâterie pour chat. Lorsque nous ne lui en donnions pas, il trouvait le moyen de fuir avec le sac et de le percer avec ses dents. D’où le fait que nous retrouvions souvent les dépouilles éventrées de ces malheureux sacs, preuves incontestables de ses méfaits. Le soir, il était le premier à s’assoir à table et attendait patiemment le moment que les assiettes soient remplies, espérant secrètement recevoir une part, car Braddock mangeait de tout. Le matin, il savait pertinemment l’heure à laquelle mon mari se levait pour aller travailler et du même coup faire ses sandwichs. Ainsi, tôt le matin, il nous arrivait d’entendre un juron, car de la viande posée négligemment sur une tranche de pain avait mystérieusement disparu. Braddock savait aussi très bien à quoi servait un réveil matin, si bien qu’il avait conçu le plan d’en devenir un lui-même. Les fins de semaine, lorsqu’il nous arrivait de paresser au lit, il venait nous réveiller toujours à une heure précise, en nous tirant les cheveux. S’il ne vous est jamais arrivé de vivre l’expérience, croyez-moi cela n’est pas des plus agréable. Il avait aussi une fascination pour la litière neuve et s’empressait d’en déchirer le sac dès que celui-ci faisait son entrée dans la maison. Par-dessus tout, Braddock prenait plaisir à s’étendre de tout son long au-dessus des sofas et sur les étagères ainsi qu’à s’agripper à notre coup comme un gros bébé chaque fois que nous le prenions. Nous l’aimions tant que nous l’amenions en voiture partout où nous allions et lui nous rendait la pareille en nous suivant dans toutes les pièces de la maison. Il connaissait parfaitement son nom et venait à chaque appel. Nous le qualifions de chat d’intérieur, car les rares fois où il allait dehors, ce n’était que pour s’étendre sous le grand sapin et regarder la maison.
La seule fois où il a été trop aventureux, cela lui a été fatal et depuis les chats n’ont plus accès à l’extérieur hormis le vieux Bidou qui se laisserait très probablement dépérir s’il n’y avait plus droit. Depuis lors, je recherche un peu de Braddock chez chacun des chats que je vois, sachant très bien qu’aucun ne lui est réellement comparable. Cette chatterie lui est dédiée.